28 février 2011

«Fuge, late, tace» («Fuis, cache-toi, tais-toi»)

Balzac restait très marqué par sa visite à la Grande Chartreuse, près de Grenoble, ou il avait lu sur le mur d’une cellule du monastère, une inscription: «Fuge, late, tace» («Fuis, cache-toi, tais-toi»), qui lui inspira sur-le-champ le sujet du Médecin de campagne composé au début de l'année 1833. Son héros, le docteur Benassis, sera l’un des sosies de Balzac les plus complets qui figurent dans toute son œuvre.

Je vis la Grande-Chartreuse, je me promenai sous ses vieilles voûtes silencieuses, j'entendis sous les arcades l'eau de la source tombant goutte à goutte. J'entrai dans une cellule pour y prendre la mesure de mon néant, je respirai la paix profonde que mon prédécesseur y avait goûtée, et je lus avec attendrissement l'inscription qu'il avait mise sur sa porte suivant la coutume du cloître ; tous les préceptes de la vie que je voulais mener y étaient résumés par trois mots latins : Fuge, late, tace...

Balzac réutilisera ironiquement cette formule en 1838 en la prêtant à Lucien de Rubempré (Splendeurs et Misères des courtisanes)

- Mon cher, répondit Lucien, j'ai mis en pratique un axiome avec lequel on est sûr de vivre tranquille: Fuge, late, tace. Je vous laisse.

Toujours vrai et d'actualité aujourd'hui :

  • Fuyez tant que vous pouvez les compagnies des hommes.
  • Que votre vie soit cachée.
  • Gardez le silence aux hommes: un homme silencieux est un homme sage